Fils bien-aimé, proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, encourage mais avec patience et souci d’instruire. (2 Tm 4, 2)

Philippe (@phorterb)

mercredi 3 août 2016

Le dialogue avec Dieu

Qui a dit que la coïncidence était juste la façon qu'a Dieu de rester anonyme ? (1)


Sans plus de précision, il était question, dans le précédent article, d’un être spirituel, c’est à dire relié à Dieu. L’idée d’un dialogue avec Dieu, qui nous donne le vertige, est au cœur du mystère de la foi. Passé cette limite, il devient impossible de prouver ce que nous avançons. Beaucoup rejettent brutalement l’hypothèse divine car elle leur paraît inimaginable, trop extraordinaire pour exister en quelque sorte. Beaucoup refusent, pour la même raison, de croire à la résurrection du Christ et, plus généralement, à tout ce qui leur paraît miraculeux ou surnaturel. Ce débat ne peut pas être tranché mais, croire qu’une chose inimaginable ne peut pas exister, n’en demeure pas moins une erreur de la pensée. Pour nous en convaincre, il n’est que d’adopter un instant la posture d’un observateur doué de capacité cognitive mais extérieur à notre univers. Notre monde n’est-il pas pour cet observateur, une chose proprement inimaginable, inconcevable ? Et pourtant nous existons. Cette chose folle à laquelle personne ne pourrait croire, existe bel et bien ! Vu de notre côté, l’existence de Dieu, il est vrai, ne peut pas être démontrée, mais la foi ouvre une espérance légitime qui inaugure un chemin vers la possibilité d’un dialogue avec Dieu. Pour l’apôtre Paul, ce dialogue était devenu une seconde nature et semble aller de soi : L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé ce qui suit …  (Actes des apôtres 15,28) ! Pour nous, les choses sont hélas moins évidentes.
Les canaux qui nous relient à Dieu sont essentiellement :
  • l’oraison (la prière),
  • la méditation de la Bible (Parole de Dieu),
  • les sacrements, baptême et eucharistie notamment.
Dieu peut également nous adresser des signes plus personnels qu’il nous appartient de discerner. Le décryptage des messages divins n’est pas du tout une science exacte ! L’erreur est toujours possible et surtout, elle est toujours permise. Dieu nous veut libres, alors il s'arrange toujours pour que les signes qu’il nous envoie puissent être interprétés comme le fruit du hasard. Il demeure toujours une ambiguïté. Comme le dit si bien Donna Tartt (cf. exergue), la coïncidence est juste la façon qu’a Dieu de rester anonyme. Pour certains événements personnels que j’ai vécus, j’ai malgré tout, l’intime conviction qu’ils avaient bien une origine divine. Naturellement l’intime conviction n’est pas une preuve. Un signe peut, après tout, n’être que la simple élaboration de notre être psychique. Ce peut aussi être un signe qui ne vient pas de Dieu. Satan est un hackeur habile qui vient parfois pirater le compte de Dieu pour nous faire parvenir de faux messages sous une fausse signature ! En toute rigueur, un signe peut enfin n’être effectivement que le fruit du hasard mais je ne crois pas beaucoup au hasard, Dieu ne joue pas aux dés. Nous pouvons recevoir des signes de Dieu mais l’initiative n’appartient qu’à Dieu : nous ne pouvons ni les susciter, ni les provoquer. Mais surtout, sachons nous contenter de peu en ce domaine. Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru. (Jean 20, 29) Ou comme le disait le P. Emmanuel Bonnet (2) (j’aime beaucoup cette formule) sachons nous satisfaire le l’austère discrétion du signe que représente chaque sacrement.

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(1) Le Chardonneret - Donna Tartt - Pocket - page 1081

(2) Voir Le discernement, note de bas de page n° 2





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